La "veille sociale", un dispositif sans cadre légal, en lieu et place des astreintes et des permanences qui ne sont pas prévues pour le corps des assistants de service social de la Fonction Publique d’Etat. Depuis l’hiver dernier, les CROUS demandent aux assistants sociaux d’instaurer une "veille sociale" sur les temps de congés des étudiants. Sous prétexte de répondre mieux à la précarité étudiante, le télé-travail, à domicile, non rémunéré et sur les temps de congé des collègues, fait son apparition.
Face à une pression importante, Les assistants sociaux en faveur des Etudiants sont fortement incités à collaborer à ce "dispositif", par la promesse de "généreuses primes", de "récupération de temps"...quand il ne leur est pas demandé d’effectuer ces permanences à domicile sur leur 10% !
Cette "veille sociale" ne répond ni aux carences organisées par la révision Générale des Politiques Publiques, ni à la baisse du budget du Fonds National d’Aide d’Urgence, ni à l’insuffisance des montants des bourses sur critères sociaux, ni à l’insuffisance des logements universitaires. Si nous partageons le souhait du ministère de ne pas laisser un seul étudiant sans toit. Nous savons que la seule réponse serait une politique ambitieuse du logement, une politique garantissant l’égalité de tous les étudiants., quelque soit leur cursus, leur lieu d’études, leurs origines sociales ou géographiques.
Ce dispositif de "veille sociale" est un leurre et n’est pas acceptable. Pour rappel, dans la Fonction Publique d’Etat, le recours aux astreintes et aux permanences doit être déterminé par arrêté ministériel. Cette veille sociale ne peut que contribuer à la dégradation des conditions de travail et surtout à la dégradation du sens du travail social. Le travail social, qu’il s’agisse du traitement de l’urgence et/ou d’un accompagnement, doit s’effectuer dans un cadre très précis. L’entretien doit permettre une réelle évaluation de la situation sociale. Pour cela, l’entretien requiert temps, disponibilité, moyens.
La réponse aux situations sociales difficiles ne peut donc pas être un numéro de portable. Comment dans une société où les droits sont reniés un peu plus chaque jour, peut-on penser que les étudiants et professionnels seront dupes devant ces mesures dérisoires ? Le SNUAS FP rappelle que depuis de nombreuses années, il n’y a pas eu de créations de postes d’assistants sociaux dans l’Enseignement Supérieur et que les assistants de service social en faveur des étudiants ont en charge entre 7000 et 10000 étudiants.
Le SNUAS FP revendique que les personnels aient les moyens pour exercer l’ensemble de leurs missions et qu’enfin la question des conditions de vie des étudiants (logement, santé, ...) soit réellement prise en compte par le Gouvernement.
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