mercredi 13 mars 2013

Le 06/03/2013 dans Actualités > État
Insee

Des fonctionnaires de plus en plus “déclassés”

Selon l'enquête annuelle “Emploi et salaires” de l'Insee, une part croissante de fonctionnaires est “déclassée”, c’est-à-dire titulaire d’un diplôme supérieur au niveau requis pour leur poste.
La carrière des salariés de la fonction publique d’État n’est pas aussi linéaire qu’on pourrait le croire. C’est ce qui ressort de la volumineuse enquête “Emploi et salaires” de l’Insee, rendue le 6 mars, dont l’un des très instructifs chapitres décrypte “les trajectoires professionnelles des agents de la fonction publique d’État” [cliquez ici pour lire le document]. Principal enseignement : les fonctionnaires sont de plus en plus “déclassés”, disposant d’un diplôme supérieur à ce qui est requis pour leur premier poste.
L’Insee précise : “39 % des bacheliers entrés avant 1980 (dans la fonction publique) occupaient un premier poste de niveau B. Depuis 2000, seuls 16 % des bacheliers entrent sur un poste de catégorie B.” Plus de 80 % des emplois de catégorie B sont désormais occupés en premier poste par des agents diplômés du supérieur, ce qui a entraîné depuis vingt ans un véritable jeu de dominos. Ces diplômés du supérieur (licence, master…) ont repoussé les titulaires du baccalauréat, voire même d’un bac + 2, vers les postes de catégorie C, jusqu’alors accessibles à partir du brevet des collèges.
Mais cette entrée “au rabais” dans la fonction publique n’est pas définitive, près d’un entrant surdiplômé sur deux parvenant à atteindre la catégorie statutaire correspondant à son niveau de qualification. Par ailleurs, et ce n’est pas une surprise, les agents non titulaires “fortement surdiplômés” ont plus de chances de devenir titulaires.
Des nouveaux fonctionnaires plus âgés. Autre enseignement de l’étude de l’Insee : l’âge moyen d’entrée dans la fonction publique a reculé depuis les années 1980 de 21 ans à 27 ans. Un phénomène qui s’explique tout à la fois par les études plus longues des aspirants fonctionnaires et par un premier passage dans le privé. Un tiers des agents en poste en 2010 a ainsi travaillé dans le secteur privé alors que beaucoup de fonctionnaires ont connu une période de chômage d’au moins six mois avant d’entrer dans la fonction publique.
Des agents mobiles. Quelque 63 % des fonctionnaires ont réalisé au moins une mobilité, fonctionnelle ou géographique, au cours de leur carrière. Les mobilités géographiques concernent davantage les agents peu ou pas diplômés et les femmes, alors que les mobilités fonctionnelles sont davantage recherchées par les agents surdiplômés. Ces agents ayant bénéficié d’une ou plusieurs mobilités perçoivent un salaire supérieur de 7 % à celui des autres agents à responsabilités égales.
Des effets sur les salaires. En 2010, la moitié des fonctionnaires de l’État a perçu un salaire mensuel net inférieur à 2 233 euros. En bas de l’échelle, 10 % des agents ont touché moins de 1 622 euros alors que les 10 % les mieux rémunérés ont touché plus de 3 375 euros. En 2010, le salaire net moyen annuel d’un fonctionnaire de l’État s’élève à 29 110 euros. Les interruptions de carrière de plus de trois ans pour aller exercer dans le privé sont à l’origine d’une baisse de salaires allant jusqu’à près de 10 %.
Sylvain Henry



Toutes les raisons de rester mobilisés !


Pétition unitaire des organisations syndicales de la Fonction publique pour les salaires et l'emploi
Nos organisations syndicales constatent qu’à ce jour la valeur du point d’indice est toujours bloquée et ce, depuis juillet 2010.
Cette situation sans précédent a de graves répercussions sur les rémunérations et le pouvoir d’achat de tous les agents de la Fonction publique. Au-delà de ses effets désastreux pour les personnels, une telle politique salariale pénalise la nécessaire relance économique ce qui contribue de fait à la dégradation de l’emploi.
De fait, les pertes intervenues, la dépréciation des carrières et le tassement des grilles ont atteint des niveaux insupportables. Alors que le gouvernement semble ne pas vouloir rompre avec cette politique désastreuse pour 2013, nos organisations syndicales estiment à l’inverse que l’augmentation immédiate de la valeur du point est une nécessité.

                 signez la pétition en ligne en cliquant sur le carré:

Pétition électronique
Pétition version papier

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